Chaque année au mois d’octobre, la Halle des Blancs-Manteaux à Paris accueille une manifestation unique en son genre en France et sans doute dans le monde : le Salon de la Revue. Au moment où la diffusion en librairie de ce type de publication périodique devient de plus en plus difficile, l’importance de ce salon s’est accrue à l’égal de tel ou tel festival de cinéma ou de théâtre pour les productions indépendantes.
Or, cette manifestation est aujourd’hui menacée d’étranglement voire de disparition en raison d’une baisse continuelle des subventions que lui accordait jusqu’ici le CNL.
Il n’est sans doute pas nécessaire de rappeler le rôle qu’ont joué les revues depuis la fin du XVIIIe siècle et tout au long des XIXe et XXe et combien de nos jours ce rôle demeure important pour l’échange, l’expérimentation et l’introduction d’idées nouvelles.
En dépit du développement de la diffusion numérique, la forme-revue « papier » demeure irremplaçable en raison de son hétérogénéité, de la juxtaposition de ses rubriques, de son iconographie.
Le Salon de la Revue est le réceptacle et l’amplificateur de ce mode de pensée et d’expression induit par la forme-revue. Véritable creuset, c’est un lieu qui conjugue la diversité géographique et sociale, qui offre un espace d’échange sans équivalent. Où trouverait-on à la fois des presses universitaires et des cahiers consacrés à tel écrivain, tel poète, des revues d’histoire, d’art, d’anthropologie, de cinéma… ?
Le Salon de la Revue fait donc pleinement partie de l’économie du livre – complémentaire à l’industrie et à la grande diffusion commerciale à qui échappe ce type de publication. Il contribue de la sorte à la richesse culturelle de notre pays et à la vivacité du débat intellectuel.
Il doit continuer à exister !