Présentation

Romancier, essayiste, novelliste, dramaturge, journaliste, Jean-Richard Bloch est un intellectuel majeur de la première moitié du 20e siècle qui nouera des liens très forts d’amitié et de travail avec de nombreux artistes, tels Roger Martin du Gard, Aragon, André Malraux, Romain Rolland, Fernand Léger… Nommé professeur d’histoire-géographie à Poitiers en 1908, il emménage à la Mérigote en 1911, une maison qui domine la vallée du Clain. Il créée la revue L’Effort (puis L’Effort Libre) qu’il animera de 1910 à 1914. Il sera blessé trois fois pendant la guerre 14-18 et en reviendra très diminué physiquement. Il contribue à la création de la revue Europe avec Romain Rolland en 1923.

Dans sa demeure poitevine, cette « fenêtre sur le monde », il écrira une grande partie de ses œuvres et y recevra ses amis Georges Duhamel, Charles Vildrac, Berthold Mahn, Daniel Lazarus et bien d’autres. Cette maison sera également une terre d’accueil pour artistes et intellectuels antifascistes et antinazis et hébergera quatre poètes et écrivains espagnols ayant fui le franquisme en 1939. En mars 1937, il est cofondateur et codirecteur avec Aragon du quotidien Ce soir.

Menacé en tant que juif et communiste (il a adhéré au PCF en 1939), il décide de partir en exil en URSS avec sa femme Marguerite. Il y restera jusqu’en 1944 et sera « la voix de la France » sur Radio-Moscou. Il rentre en France où sa famille est dévastée : sa mère est gazée à Auschwitz en 1944, sa fille France Bloch-Sérazin est guillotinée par les Allemands en 1943 et son gendre Frédo Sérazin tué par la Milice en 1944. Il reprend la direction de Ce Soir, devient Conseiller de la République (Sénateur) communiste en 1946 et meurt brutalement quelques mois plus tard en mars 1947 à l’âge de 62 ans.

Parmi ses œuvres : Lévy, Premier livre de contes (1912), et Cie (1917, roman), Carnaval est mort (1920, essai), La Nuit kurde (1925, roman), Cacahouettes et bananes (1929, récit de voyage), Destin du siècle (1931, essai), Offrande à la politique (1933, essai), Espagne ! Espagne ! (1936, témoignage).

La Villa Bloch (Vienne)

Habitée par son fils et sa belle-fille, la Mérigote est achetée par la Ville de Poitiers en 2005. En 2019, elle est réhabilitée et transformée en Villa Bloch, lieu de résidence d’artistes. À la suite de l’adhésion de la Ville de Poitiers au réseau ICORN (réseau des villes refuges), un des espaces de résidence est réservé à un artiste ayant fui le régime de son pays, en écho à l’humanisme et la liberté de création qu’a défendus Jean-Richard Bloch tout au long de sa vie. Trois autres artistes sont hébergés dans cette Villa, notamment dans le cadre de partenariats avec l’École Européenne Supérieure de l’Image de Poitiers et la Cité Internationale des Arts de Paris.

Dans la Villa, le bureau de Jean-Richard Bloch a été reconstitué avec une partie de son fonds qui se trouve à la Médiathèque François-Mitterrand de Poitiers, le mobilier d’origine ainsi que les objets marquants, légués par sa famille, qui l’ont accompagné dans sa demeure Poitevine. Cette partie patrimoniale est ouverte lors des Journées Européennes du Patrimoine, lors de portes ouvertes couplées avec les sorties de résidence des artistes de la Villa et sur rendez-vous pour les groupes. Le parc arboré de la Villa Bloch est également un lieu où se déroulent des événements culturels.