Présentation

Un jour, à la fin de l’année 1586, dans la cité huguenote de Loudun, aux marches de l’Anjou, de la Touraine et du Poitou, naissait au foyer de Jean Renaudot, précepteur de la jeunesse et de Cécile Fourneau, un garçon, auquel on donna, lorsqu’il fut porté au temple, le nom prédestiné du disciple préféré d’Aristote : Théophraste, « l’homme au divin langage ».

Après de bonnes études classiques jusqu’en 1602, il suit à Paris des cours de chirurgie. En novembre 1605, il rejoint la faculté de médecine de Montpellier qui accueille les protestants, est ouverte aux idées novatrices telles que l’étude de la chimie et possède, depuis 1598, son Jardin des Plantes.

En huit mois, il y conquiert tous ses grades. Après plusieurs séjours à l’étranger, notamment en Angleterre, en avril 1607, il revient à Loudun pour y exercer la médecine. Il y épouse, le 10 juin 1608, Marthe Dumoustier, protestante, qui lui donnera neuf enfants, quatre garçons et cinq filles. L’aîné Isaac, et le troisième, Eusèbe, – dont est issue, par les femmes, une descendance aussi nombreuse que distinguée – deviendront médecins comme leur père.

Il est docteur en médecine, le 12 juillet 1606, à dix neuf ans; médecin ordinaire du roi, dès 1612 ; commissaire général des pauvres du royaume, en 1618.

Il publie, en 1619, la Description d’un médicament appelé Polychreston et, en 1620, un Discours sur le squelette, c’est-à-dire sur les os de l’homme, dédiés aux députés des églises réformées assemblées à Loudun… C’est à cette époque que le père Joseph vient y prêcher la Pentecôte où « il se fit écouter des hérétiques non moins que des catholiques ».

C’est à cette même époque qu’Armand-Jean du Plessis de Richelieu, évêque de Luçon à vingt et un ans, en 1606, docteur en Sorbonne, l’année suivante, vit retiré dans son prieuré de Coussay   – à quatre lieues de Loudun. Il est admis au Conseil du Roi le 29 Avril 1624. Renaudot quitte Loudun en 1625 pour toujours et s’installe à Paris avec sa famille. La coïncidence est trop évidente pour ne pas être soulignée, sous l’influence de Bérulle, il se convertit au catholicisme en octobre 1628.

Pour accomplir sa mission le cardinal-ministre, féodal dans l’âme, a besoin d’avoir près de lui des hommes à lui, entièrement dévoués à son service et à sa personne, des créatures dont il fera la fortune en exigeant, en échange, le dévouement le plus entier. Théophraste Renaudot fut l’un d’eux.

En 1631, il crée La Gazette, premier journal officiel de France.

Musée Renaudot (Vienne)

Installé dans la maison de Théophraste Renaudot, une belle demeure du XVIe siècle, le musée rappelle que cet homme fut à l’origine de nombreuses institutions modernes : un Bureau d’adresse et de rencontres, ancêtre de Pôle Emploi, un Mont-de-Piété (Crédit Municipal actuel).

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www.museerenaudot.com

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