Présentation

Marguerite Duras (1914-1996) écrivain, cinéaste, dramaturge, nait Marguerite, germaine, Marie Donnadieu, près de Saïgon, en Indochine, où ses parents sont professeurs. Son enfance en Indochine tient une place primordiale dans l’œuvre, mais c’est son séjour en Lot-et-Garonne qui lui inspire le choix de son pseudonyme. Son père Henri Donnadieu y est né, y a fait ses études et débuté sa carrière d’enseignant.

L’enfance de Marguerite Duras est ponctuée de nombreux et longs voyages entre l’Indochine et le Lot-et-Garonne. Elle poursuit ses études à Paris, épouse Robert Antelme (L’Espèce humaine), puis le couple s’installe rue Saint-Benoît. C’est l’époque des rencontres de ce qui va devenir le « groupe de la rue Saint-Benoît », formé d’intellectuels « insoumis » liés par l’amitié.

En 1943, Marguerite Duras publie son premier roman, Les impudents, œuvre autobiographique dont l’histoire, et les personnages – la mère, les deux frères et la sœur – sont la genèse de l’œuvre future et le grand domaine, la maison à demi-abandonnée, la vallée du Dior, les paysages, les villages et les habitants, renvoient au pays de Duras.

L’écriture ne s’arrêtera plus : elle rencontre un premier grand succès avec Un Barrage contre le Pacifique en 1950 et la consécration en 1984 avec L’Amant. Elle écrit aussi avec succès pour le théâtre et pour le cinéma et réalise elle-même 19 films. Marguerite Duras meurt à Paris le 3 mars 1996.

La maison Duras, à Platier (Lot-et-Garonne)

Henri Donnadieu achète en 1921 la maison de Platier près de Duras et y meurt quelques mois plus tard, loin de sa famille. Après la mort de son père, Marguerite a peine âgée de 8 ans rejoint la France. Elle passe deux années dans la maison paternelle avec sa mère, Pierre le frère aîné et le "petit frère" Paul. Elle y reviendra en 1931, à l'âge de 17 ans, quelques mois, pour la vente du domaine, puis en 1965 avec Jeanick Ducot un ami peintre et photographe de La Réole.

À la suite d'un incendie en 1956, la maison est restée en ruine et en friche. Marguerite eut un moment le désir de la racheter, mais cela ne se fit pas. Yann Andréa, son dernier compagnon, rapporte que, près de mourir, elle le supplia de la ramener "dans cette maison où son père était mort loin d'elle". Elle était déjà très affaiblie, et il lui dit "non" pour la première fois de sa vie. En 1996, après le décès de Marguerite Duras le 3 mars, il y reviendra tout seul "pour que cela fut fait".

En mai 2018, la Communauté de Communes du Pays de Duras acquiert le domaine de Platier de Mme veuve Géraud. Un projet d'entretien et d'aménagement de la maison en ruine et "son parc de roman" est en cours pour une prochaine ouverture à la visite.

Dans le village de Duras, haut lieu du nom, le Centre-Musée Marguerite Duras propose des expositions, permanentes et temporaires consacrées à Marguerite Duras et la consultation de documents écrits, images et sons sur demande.