Vous connaissez les dystopies, ces récits d’anticipation qui imaginent un avenir de cauchemar. On se souvient des classiques 1984, de George Orwell, ou Le Meilleur des mondes, d’Aldous Huxley. Elles s’opposent à l’utopie, qui espère une société idéale et égalitaire, où tout le monde est heureux.

En cette année 2020, on a l’impression que la dystopie s’est extirpée de la fiction pour devenir notre réalité. Qu’on en juge : un virus inconnu se répand sur toute la planète, provoque une crise sanitaire et économique mondiale et fait imploser nos relations sociales ! Derrière les décorations de Noël, c’est la solitude, la maladie, la méfiance, la peur de l’autre, la division, l’avenir brouillé. Et pour notre secteur, c’est l’horreur : les Maisons d’écrivain fermées une partie de l’année, des rendez-vous avec le public annulés, et pour couronner le tout, l’arrêt du soutien de la Région à notre réseau, au profit de l’aide aux secteurs en difficulté : allez comprendre…

Dans la littérature jeunesse friande de dystopie, les héros-adolescents doivent reconstruire le monde que les adultes n’ont pas su préserver, et ils font preuve de courage, de loyauté, de solidarité. L’amitié et l’amour sont des sentiments très présents qui les aident à surmonter les épreuves.

Et si nous, les gens du patrimoine et de la littérature, nous nous en inspirions pour chasser la dystopie et basculer vers l’utopie ? Nous qui avons traversé notre lot de difficultés, relevons ce défi en accompagnant les autres, en puisant dans notre expérience pour aider chacun à trouver sa place dans ce nouveau monde. Avec solidarité et fraternité, comme les héros-adolescents !

Faisons de 2021 une année utopique (mais réaliste, nous avons aussi les pieds sur terre !).

Jean-Claude Ragot