Robert Badinter

Au moment où notre pays rend un hommage national à Robert Badinter, récemment disparu, je voudrais rappeler ici son intervention lors des Vendanges de Malagar.

En 2012, le Sanctuaire Notre-Dame de Verdelais fêtait ses 900 ans. En nous associant à cette célébration, Eric Fottorino et moi-même avons eu l’idée de consacrer l’édition 2012 des Vendanges de Malagar au thème de la Grâce.

Entre autres interventions, Anne Queffelec, pianiste virtuose, nous a parlé de « la musique et la grâce » dans un texte subtil et sensible, dont la beauté devenait presque palpable. Deux éminents politologues, Dominique Reynié et Stéphane Rozès ont débattu avec Jérôme Clément, ancien président d’Arte France, de la question de l’état de grâce en politique, et Jacques Rigaud a présenté son témoignage sur « État de grâce et grâces d’État dans la vie politique » avec sa clarté et sa pertinence habituelles.

Et lorsque la grâce est en débat, la justice n’est jamais loin. Aussi avons-nous souhaité aborder la question du « droit de grâce ». Robert Badinter, membre du Comité d’honneur de Malagar, a accepté de nous parler de ce qu’il considérait comme un paradoxe dans une démocratie : le droit pour le président de la République de faire grâce à titre individuel, privilège qui vient de la monarchie, et qui procède aujourd’hui d’une « délégation » du peuple souverain. (On peut retrouver la retranscription complète de son intervention dans Les Cahiers de Malagar XXII publiés l’année suivante par le Centre François Mauriac et les éditions Confluences).

C’est ainsi que le vendredi 14 septembre 2012, j’ai eu le grand honneur de présenter un homme, professeur de droit, avocat, Garde des sceaux, président du Conseil constitutionnel, pour lequel j’éprouvais le plus profond respect,  à un auditoire de 600 personnes venues de toute la région pour l’écouter dans les Jardins de Malagar. Nous en gardons toutes et tous la mémoire.

 

Jean-Claude Ragot