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Au moment de vous présenter mes vœux pour la nouvelle année, comment ne pas repenser à ceux que je vous écrivais ces deux dernières années ? J’évoquais le dérèglement climatique, les crises sanitaires à répétition, la situation économique tendue et l’implosion de nos relations sociales. Il faudrait que j’y ajoute aujourd’hui la guerre en Ukraine et dans d’autres régions du monde, et l’inflation qui sévit à nouveau : on ne peut pas dire que l’avenir s’éclaircisse ! Les progrès techniques sont formidables, mais au service de quelle société ? Les communications se multiplient, mais les incompréhensions s’accroissent.

La lucidité doit-elle nous conduire à penser que nous allons à la catastrophe ? Sans entrer dans un débat philosophique, on voit bien que la tendance générale est actuellement au pessimisme. C’est ici qu’il faudrait que j’emploie les métaphores bien connues : quand on touche le fond, on ne peut que remonter. Ou bien : la crise est une menace, mais aussi une opportunité. Plus radical, je choisirai la formule d’Edgar Morin dans un article d’il y a vingt ans : « Il faut passer par la désespérance pour retrouver l’espérance », partant du principe que « quand un système est incapable de traiter ses problèmes vitaux, soit il se désintègre, soit il est capable, dans sa désintégration même, de se métamorphoser en un système plus riche ». (« Vers l’abîme », Le Monde, 31 décembre 2002).

Si nous nous engageons aujourd’hui, c‘est bien pour contribuer modestement à cette « métamorphose », et en tout cas pour participer à notre échelle à l’amélioration d’une société que nous avons contribué à créer (nous, les « boomers » !). Maisons d’écrivain, associations littéraires, bibliothèques, mobilisons-nous pour la lecture, l’écriture, la fréquentation des œuvres et du patrimoine, la littérature et la culture, avec une offre renouvelée et sans cesse adaptée. Notre optimisme à nous !

En ce début d’année, je vous présente mes meilleurs vœux de bonheur et de santé pour vous-mêmes et vos proches, et le plaisir de nous retrouver pour agir ensemble.

Jean-Claude Ragot